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Libye : Kadhafi bientôt exilé?

الشروق أونلاين
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Libye : Kadhafi bientôt exilé?

Le Guide libyen pourrait-il partir en exil dans le cadre d'une solution politique négociée? Pourrait-il être rattrapé par les poursuites de la CPI ou de la justice libyenne? A-t-il seulement l'intention de quitter le pays?

 

L’administration américaine creuse sérieusement l’idée d’offrir un exil à Kadhafi, à l’abri de la justice internationale, afin d’obtenir la fin des combats en Libye.

Le colonel Kadhafi, qui résiste aux rebelles libyens et aux raids aériens de la coalition internationale, se trouve dans la ligne de mire de la justice internationale. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a ouvert une enquête pour crimes contre l’humanité en Libye le visant, ainsi que ses fils, après la dure répression infligée par le régime à l’insurrection naissante dès la mi-février.  

Cette enquête “progresse très vite”, selon le procureur, mais aucun mandat d’arrêt n’a encore été mis, pas plus que d’accusation formelle. Par conséquent juridiquement, un exil de Kadhafi « reste possible », comme le soulignait récemment Trinidad Jimenez, la ministre espagnole des Affaires étrangères dans une interview au journal El Pais.

 Exil contre cessez-le-feu?

Seule certitude: « Nous voulons que Kadhafi s’en aille, qu’il quitte le pouvoir”, a par ailleurs déclaré William Hague, son homologue britannique, à la radio BBC4, reprenant le refrain largement repris par la coalition internationale menée par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, au fil des réunions internationales, à Londres comme à Doha, où l’avenir de la Libye est évoqué. Obama, Sarkozy et Cameron l’ont encore répété dans une tribune commune cette semaine.

Or la priorité de ces mini-sommets reste un cessez-le-feu immédiat alors que les prp-Kadhafi continuent de résister sur le terrain, le long de la ligne de front entre Ajdabiya et Brega, ou encore à Misrata où l’on craint le pire sur le plan humanitaire.  

Et si la réalisation de cette priorité pouvait être hâtée par une négociation de départ du Guide libyen?… L’Italie y songe sérieusement. “Je pense que l’Union africaine a la possibilité de formuler une proposition utile qui pousserait Kadhafi à abandonner le pouvoir”, a poursuivi le chef de la diplomatie italienne en évoquant un éventuel exil du leader libyen. Fin mars, Franco Frattini, évoquait même dans la quotidien La Repubblica un « plan » prévoyant l’exil du colonel Kadhafi.

 Un exil, mais où?

 

Et l’Italie n’est pas seule. Les Etats-Unis aussi songeraient très sérieusement à cette issue. Le gouvernement américain a lancé une intense recherche pour trouver un pays qui pourrait accueillir le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a indiqué samedi 16 avril le New York Times. Reste à savoir où il pourrait aller. Car le choix du pays qui pourrait l’accueillir est crucial pour de potentielles poursuites judiciaires. Kadhafi pourrait en effet échapper à la juridiction de la CPI. 

Pour William Hague, « nous ne contrôlons pas l’endroit où il pourrait aller »,  a-t-il ajouté. “Bien entendu, je crois qu’il devrait faire face à la CPI, mais là où il va, s’il s’en va, dépend de lui.” Et de Washington, semble indiquer le New York Times, ce samedi. Trois responsables de l’administration Obama ont indiqué au quotidien qu’ils tentaient de trouver un pays qui n’ait pas signé ou ratifié le Traité de Rome qui oblige les pays à livrer quiconque est inculpé par la CPI. Dans le texte…

Un pays où la CPI ne l’inquièterait pas...

Statistiquement, cela pourrait être un pays d’Afrique, dont la moitié n’a pas signé ce texte. Fin mars, le Guardian avait déjà une petite idée des destinations potentielles. Le quotidien britannique misait aussi sur l’Afrique et établissait une liste des pays parmi les 54 nations situées hors de la juridiction de la CPI. Par ordre alphabétique: Algérie, Angola, Cameroun, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Égypte, Nouvelle Guinée équatoriale, Erythrée, Ethiopie, Guinée-Bissau, Mauritanie, Maroc, Mozambique, République du Congo, Rwanda, Sao Tome, Somalie, Soudan, Swaziland, Togo, Tunisie, Zimbabwe.  

Certains de ces pays ne voudront sans doute pas s’embarrasser de Kadhafi alors qu’ils font eux-mêmes face à des révoltes (Algérie, Égypte, Maroc, Tunisie), une partition (Soudan),  une crise ouverte (Côte d’Ivoire) ou d’autres enjeux internes…  

Mais le Zimbabwe, dont le dirigeant Robert Mugabe est un ami de longue date du Guide, semble un choix plausible bien que polémique. Le colonel Kadhafi serait actuellement en contact étroit avec les autorités d’Erythrée, selon Canal +. Mais ce petit pays pauvre pourrait ne pas constituer la destination la plus intéressante, estime un ancien ambassadeur américain, Mark Palmer, interrogé par Associated Press. Cette agence cite aussi l’Ouganda qui l’aurait invité à séjourner sur son territoire… 

Et dans quelles conditions?

Pour l’heure, personne n’a publiquement invité le Guide libyen à séjourner sur son territoire, sauf le Venezuela et le Nicaragua. Deux pays qui ne semblent pas susciter l’intérêt de Tripoli… 

Notre envoyé spécial en Libye, de retour de Tripoli, doute d’ailleurs d’un départ de Kadhafi. “A la différence d’autres despotes, Africains ou pas, on voit mal Kadhafi aller couler une retraite tranquille en Arabie Saoudite ou au Zimbabwe. Sa trajectoire et son tempérament le porteraient plutôt à lutter, comme il le répète à l’envi, ‘jusqu’au bout’.” Son fils, Seif al-Islam, poussé devant les caméras internationales au début de la crise libyenne n’avait-il pas expliqué que “le plan A, le plan B et le plan C” du clan Kadhafi se résumaient à: “Vivre et mourir en Libye”? 

Il a 100% de chances d’être jugé, s’il ne se suicide pas 

Son exil, si exil il y a, a d’ailleurs peu de chances d’être tranquille… Notre envoyé spécial à Tripoli juge peu probable ce scénario de “l’exil paisible”. “La Cour pénale internationale ne manquerait pas de traquer un Guide suspecté, pour le moins, de crimes contre l’humanité.”  

Et la justice libyenne peut aussi se déclarer compétente pour le juger et exiger son extradition s’il fuit le pays, dans le cadre de la convention de Rome, soulignait récemment Hadi Shalluf, conseiller auprès de la CPI, d’origine libyenne, de passage à Paris. “Mais Kadhafi préfèrera sans doute la justice internationale car dans le code libyen figure la peine de mort”, précise le président de l’association des juristes et avocats arabes. Dans tous les cas, selon lui, “il a 100% de chances d’être jugé, s’il ne se suicide pas.”  

 

 

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