Sellal dément l’utilisation des moyens de l’Etat pour la campagne de Bouteflika

Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant à la présidentielle a rejeté les accusations lancées au président concernant l’utilisation des ressources de l’Etat à des fins de campagne. Sellal a indiqué lors d’un entretien accordé à Echorouk que tous les meetings et déplacements de Bouteflika se sont faits avec l’argent consacré à la campagne ainsi que les subventions de certaines organisations et le patronat. Notre interlocuteur minimise l’impact des appels au boycott auxquels la Kabylie donnera une leçon par sa présence à ce rendez-vous électoral.

• Echorouk: Le candidat indépendant à la présidentielle Abdelaziz Bouteflika est accusé par d’autres candidats d’avoir utilisé les moyens et les symboles de l’Etat à des fins de campagne. Quel est le degré de véracité de ces accusations ?
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• Sellal: Lorsqu’on parle du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, il ne faut pas que l’on oublie qu’il est président de la république et une couverture sécuritaire adéquate doit lui être assurée. En tant que candidat, il a mobilisé les services de sécurité, et ses déplacements comportaient des particularités par rapport aux autres prétendants, car il était à chaque fois obligé de revenir à Alger pour suivre les affaires de l’Etat. S’agissant de la délégation et des journalistes qui l’accompagnaient, ils se sont déplacés indépendamment du président.
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• Si certains se posent la question au sujet des importants moyens mobilisés pour la campagne du président, ceci est du au soutien apporté par de nombreux partis, dont ceux de l’Alliance, d’organisations nationales, de syndicats, du patronat et autres organisations de la société civile. C’est pour cette raison que les autres candidats qui n’ont pas autant de soutiens ont porté ces accusations.
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• Echorouk: La direction de campagne de Bouteflika a-t-elle constaté des dépassements ou a-t-elle été avisée par la commission de surveillance des élections des protestations d’autres candidats ?
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• Sellal: Nous avons suivi le principe établi auparavant par le président, celui de veiller à la propreté de la campagne pour que les résultats soient propres à leur tour. Les instructions de Bouteflika de ne pas s’en prendre aux autres candidats durant la campagne étaient claires. Reste que de notre côté, nous avons enregistré des dépassements à notre détriment, mais nous n’avons pas voulu nous y attarder. Plusieurs de nos colleurs d’affiches ont même été agressés, y compris dans le quartier de Telemly à Alger.
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• Echorouk: Vous avez accentué davantage la campagne sur l’appel au vote massif que sur la promotion du programme de votre candidat. Est-ce le spectre de l’abstentionnisme qui a motivé cette démarche?
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• Sellal: Il est vrai que nous nous sommes concentrés sur l’appel à une forte participation des citoyens aux élections, car la prochaine étape sera rude et sensible. Le vainqueur devra bénéficier d’une forte adhésion populaire afin de pouvoir entreprendre des réformes profondes. La question de la participation est donc importante pour nous.
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• Echorouk: Quelle est votre estimation du taux de participation le 9 avril prochain ?
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• Sellal: Nous avons constaté sur le terrain, et lors de la campagne un engouement de la part des citoyens, ce qui est un bon indicateur. Nous pensons que le taux de participation atteindra au moins les 60%, en témoignent, notamment, l’accueil réservé par les citoyens au président dans 31 wilayas, les 4 millions de signatures qu’il a récoltées et qui représentent un quart de l’électorat. Nous avons expliqué aussi que le boycott ne sert pas le pays, que l’opposition peut s’exprimer par d’autres voies. Il apparait qu’une importante mobilisation viendra de la Kabylie ce qui donnera une bonne leçon à tout le monde.
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• Echorouk: Certaines parties ont avancé que les résultats des élections étaient déjà tranchés au profit d’un certain candidat, suggérant par là, que les élections ne sont tenues que pour la forme. Ceci aura-t-il une influence sur le scrutin ou ses résultats ?
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• Sellal: Si on en juge par certains choix, de partis, d’organisations et le soutien de mouvements de la société civile à un certain candidat, nous ne pouvons qu’acquiescer. Mais parler d’une fraude dès maintenant  n’est pas fondé. Il y a la loi, des garanties, et des mécanismes pour assurer des élections transparentes.
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• Echorouk: Quel est votre commentaire au sujet des discours des autres candidats et du geste de Saïd Sadi qui a troqué l’emblème national contre un étendard noir ?
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• Sellal: Ma conscience ne me permet pas de commenter les discours des autres, je dirais seulement que certains étaient d’un bon niveau, d’autres pas. Je refuse de commenter la démarche de Saïd Sadi. Nous aurions souhaité qu’il exprime sa position par un dialogue. N’importe quelle personne ou parti peut ne pas être d’accord avec le programme du président, mais pas au point de toucher aux symboles de l’Etat, car le drapeau national est chose sacrée.