Khalida Toumi: « Des Egyptiens s’acharnent contre moi avec l’aval du Maroc ! »

La ministre de la Culture, Khalida Toumi a décidé de sortir de son mutisme pour se défendre après les accusations portées contre elle tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, suite à ses propos tenus, il y a près de deux décennies, portant atteinte à l’Islam.

La ministre de la Culture n’a hésité un instant d’accuser le Maroc d’être derrière ces vives critiques et certains prédicateurs et oulémas en dehors du pays ainsi que des politiques algériens d’obédience salafiste.

« C’est une campagne de dénigrement qu’ont lancées des Egyptiens à mon égard avec l’aval du royaume du Maroc », a-t-elle déclaré en marge d’une séance du Conseil de la nation.

Khalida Toumi a ajouté que certaines parties veulent par cette campagne « diffamatoire » lancée à son encontre en tant que ministre, porter atteinte à l’une des responsables de l’Etat algérien.

Elle a tenu à souligner que ses propos tenus en 1995 ont été évoqués délibérément pour avoir soutenu le peuple et la question sahraouis.

S’agissant de ce livre qui a suscité une vague de réactions tant en Algérie qu’ailleurs, la ministre de la Culture a précisé qu’il s’agit d’une interview qu’elle avait accordée à une journaliste française, Elisabeth Schemla en 1995.

La ministre a avancé des arguments justifiant  avoir réellement défini la « prière » comme étant une humiliation à la dignité de l’être humain, dont le musulman prosterne et met la tête au sol mais c’était, a-t-elle précisé, dans le cadre de lutte contre le terrorisme et l’intégrisme!

Elle a ajouté avoir défendu lors de cet entretien l’Algérie et les Algériens en soutenant  que l’Islam d’Algérie est modéré.  

La ministre de la Culture a souligné également être issue d’une famille musulmane ayant pour principe la tolérance en affirmant qu’elle priait à sa propre manière, bien qu’elle soit une partisane de gauche à cette époque.

« Je priais à ma propre manière », a-t-elle soutenu.

Elle a expliqué qu’un jour, alors qu’elle faisait la prière dans sa chambre sans s’incliner ni prosterner, et une fois  elle eut terminé son père lui avait dit que la manière dont elle priait était incorrecte.

Elle lui a répliqué que l’inclinaison et la prosternation ne sont pas citées dans le Saint Coran et lui avait même dit que  « l’inclinaison et la prosternation sont de la bid’a (innovation) empruntée par des nomades des pays du Golfe ».

Son père lui a dit ensuite qu’il y a la Sunna du Prophète Mohammed (QSSSL) et les oulémas de la nation auxquels il faut se référer tout en la mettant en garde de continuer à prier de telle manière qui pourrait lui poser problème.  

Il est à rappeler que le prédicateur égyptien, Khaled Abdallah Younès  a qualifié Khalida de « mal élevée » en priant Dieu qu’elle meure en « mécréante et qu’Il lui réserve une place en Enfer », et ce en raison du livre publié par une journaliste française ayant interviewé Khalida Toumi en 1995, dont elle estimait qu’il «  est préférable que l’argent consacré pour le pèlerinage soit plutôt réservé pour la construction des salles de théâtre et des salles de cinéma… ! »

Abdelfatah Hamaddache a de son côté appelé tous les Algériens à réclamer  la destitution de « celle qui incite à la débauche ».