Violences au Golan : Damas tente de détourner l'attention
Des milliers de personnes ont manifesté, dimanche, sur le plateau du Golan à l'occasion de la commémoration de la Nakba,( catastrophe ) dénommée ainsi par Palestiniens, renvoyant à la création de l'État d'Israël en 1948. Également, une centaine d'entre eux se sont même infiltrés dans la partie occupée par Israël.
- L’armée israélienne a ouvert le feu sur les manifestants qui ont pénétré dans la partie occupée, tuant quatre d’entre eux dans l’un des incidents frontaliers les plus graves entre la Syrie et Israël depuis la guerre israélo-arabe de 1973.
- “Le régime syrien a profité de ces manifestations pour détourner l’attention du problème intérieur de l’Intifada” (révolte) qui agite la Syrie depuis le 15 mars, affirme Bourhan Ghalioun, directeur du Centre d’études sur l’Orient contemporain à Paris.
- Les incidents sur le Golan ainsi qu’à la frontière entre Israël et le Liban, où 14 manifestants au total selon les Libanais et les Syriens ont été tués par l’armée israélienne, ont fait les gros titres des médias arabes, reléguant au deuxième plan la révolte en Syrie.
- Selon des organisations des droits de l’Homme, au moins 700 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la contestation, et 8.000 ont été arrêtées ou sont portées disparues.
- “Il n’y aura pas de confrontation militaire entre la Syrie et Israël. Les Israéliens ont reconnu qu’ils préféraient avoir affaire au régime syrien qu’ils connaissent”, plutôt que de voir sa chute et l’émergence d’un pouvoir qui pourrait leur être hostile, estime-t-il.
- Même reproche de la Maison-Blanche qui accuse la Syrie d’avoir encouragé les manifestations sur le plateau du Golan, jugeant qu’il s’agissait d’une attitude “inacceptable” et d’une tentative de “détourner l’attention”.
- Le magnat Rami Makhlouf, cousin du président syrien Bachar al-Assad, a assuré dans une interview publiée mercredi par le New York Times qu’il “n’y aurait pas de stabilité en Israël, s’il n’y a pas de stabilité en Syrie”.