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Sur fond de tension entre Paris et Bamako

Bernard-Henri Lévy soutient-il les “jihadistes” au Mali?

Echoroukonline
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Bernard-Henri Lévy soutient-il les “jihadistes” au Mali?
D.R

Le très controversé philosophe français Bernard-Henri Lévy –a l’origine de l’intervention militaire française en Libye en 2011- aurait de nouveau soutenu des jihadistes qui sévissent au Mali.

Pourtant, les relations entre Paris et Bamako sont très tendues dont celle-ci accuse les autorités françaises de livrer la ville de Kidal a des groupes djihadistes. En outre, les Maliens réclament le retrait des troupes françaises du sol malien.

Une vidéo cumulant près d’un million de vues depuis le 18 décembre affirme, photos a l’appui, que le Bernard-Henri Lévy, surnommé “BHL”, soutiendrait les “jihadistes” qui sévissent au Mali. L’écrivain est connu pour son intérêt pour les zones de guerre notamment en Bosnie, en Libye ou en Syrie. Ces photos montrant BHL aux côtés d’hommes armés circulent dans un climat de haute tension entre Paris et Bamako, notamment au sujet de la présence militaire française dans le pays. Attention cependant: ces images ont été prises au Soudan, en 2007, et n’ont rien a voir avec la situation au Mali.

“Bonjour chers internautes, vous n’allez pas croire l’information d’aujourd’hui”, ânonne une voix aux accents robotiques, alors qu’un diaporama orné d’un badge “INFOS URGENT” défile en arrière-plan. On y aperçoit le philosophe français Bernard-Henri Lévy, entouré d’hommes noirs armés, selon l’AFP factuel.

Selon l’auteur de cette vidéo de trois minutes, ces images sont la preuve que l’écrivain est un “espion français“: il “fournit les armes aux jihadistes” au Mali, leur “donne la position de l’armée malienne” et transporte même “l’or de l’Afrique vers l’Europe”, affirme-t-il.

Visionnée près d’un million de fois, cette vidéo a été partagée plus de 39.000 fois sur les réseaux sociaux au Mali depuis le 18 décembre 2021. Elle circule alors que les relations politiques entre la France et le Mali n’ont cessé de se dégrader, au risque de remettre en cause la légitimité déja fragile de la présence française.

Les infox se sont en effet multipliées sur les réseaux sociaux maliens et plus largement ouest-africains depuis que la France a entrepris en juin 2021 de réorganiser son dispositif militaire, au terme de près de neuf ans de présence au Sahel. Ce plan prévoit une réduction des effectifs, de 5.000 actuellement, a 2.500/3.000 d’ici 2023.

Pourtant, les deux photos montrant BHL aux côtés d’hommes armés n’ont rien a voir avec la situation actuelle au Mali.

La première, où Bernard-Henri Lévy est identifié par une flèche bleue et discute au milieu d’un groupe d’hommes armés, se retrouve sur le site de l’hebdomadaire français L’Obs. Elle est publiée au sein d’un diaporama mis en ligne en septembre 2015 et montre, selon la légende qui l’accompagne, “Bernard-Henri Lévy [qui] parle avec le commandant Tarrada de l’Armée de libération du Soudan (ALS) et ses soldats, au Darfour, région en guerre, en mars 2007”.

La seconde, où le philosophe français apparaît en veste de costume accoudé sur un véhicule, aux côtés de plusieurs hommes eux aussi lourdement armés, a été publiée par le magazine Purple en 2009, qui consacrait cette année-la un portrait a BHL sous forme d’entretien. L’image est utilisée pour illustrer ce texte, aux côtés de la première mentionnée ci-dessus.

La légende de ce second cliché est plus concise et mentionne seulement qu’il a été pris lors d’un “reportage” au Darfour, en 2007. Mais le nom du photographe – Alexis Duclos – est mentionné.

Contacté par l’AFP le 3 janvier, celui-ci a confirmé en être l’auteur.  “Ces photos sont extraites d’un reportage que j’ai effectué avec Bernard-Henri Lévy en mars 2007 au Darfour”, une région de l’ouest du Soudan, a-t-il déclaré, précisant qu’ils étaient “rentrés clandestinement [dans ce pays] par le Tchad”.

La seconde photo montre “l’écrivain français Bernard-Henri Lévy [s’entretenant] avec le chef de l’ALS (Armée de libération du Soudan), Rocco, dans la région de Beirmazza”, au Soudan, a précisé Alexis Duclos a l’AFP.

“Ce reportage avait pour but de dénoncer et de montrer le massacre des tribus musulmanes de cette région et dans le pays voisin du Tchad par les milices Janjaweed”, des miliciens arabes montés a cheval et envoyés par le pouvoir d’Omar El-Béchir, ex-président du pays, contre les différents groupes ethniques du Darfour, selon le photographe.

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