Pakistan: au moins quatre morts dans un nouvel attentat suicide

Un attentat suicide, le septième en huit jours au Pakistan, a tué quatre personnes et dévasté un poste de police lundi à Peshawar, dans le nord-ouest, nouvel épisode sanglant du jihad que les talibans liés à Al-Qaïda ont déclaré au gouvernement d'Islamabad.

• L’explosion s’est produite à proximité d’une école et un enfant est mort.
• Tôt dans la matinée, un kamikaze a fait détoner un véhicule pick-up chargé d’environ 200 kg d’explosifs devant l’entrée d’un poste de police de Budh Ber, un quartier périphérique densément peuplé de Peshawar, la capitale de la Province Frontière du Nord-Ouest (NWFP), selon la police.
• La déflagration a détruit la quasi-totalité du poste et deux pièces d’une école de garçons située à proximité, au moment où les élèves entraient en classe, selon la police. Quatre personnes ont été tuées, dont un enfant, a expliqué à l’AFP le Dr Zafar Iqbal, du principal hôpital de la ville. Quatre enfants figurent également parmi 28 blessés.
• “J’ai vu des morceaux de voiture voler dans les airs et le corps de mon voisin est tombé au sol devant moi, c’était horrible”, a témoigné Mohammad Shahid, un enseignant qui venait de déposer ses enfants à l’école.
• Plus de 2.500 personnes ont été tuées en un peu plus de deux ans dans tout le pays par une vague sans précédent d’attentats perpétrés, pour la grande majorité, par les kamikazes du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP). Ce groupe a fait allégeance à Al-Qaïda et, à l’unisson d’Oussama ben Laden, décrété à l’été 2007 le jihad, la “guerre sainte”, à Islamabad pour son alliance avec les Etats-Unis dans leur “guerre contre le terrorisme” depuis fin 2001.
• Ces derniers temps, les insurgés islamistes ont considérablement intensifié leur campagne d’attentats, leurs kamikazes tuant plus de 450 personnes en un peu plus d’un mois.
• Le TTP, dont le fief tribal du Waziristan du Sud, près de la frontière afghane, est le théâtre d’une vaste offensive terrestre et aérienne de l’armée depuis près d’un mois, a juré de se venger en intensifiant dans les grandes villes sa campagne d’attentats.
• Les attentats et attaques de commandos-suicide sont devenus quasi-quotidiens depuis les quelques jours qui ont précédé le lancement de l’offesnive du Waziristan, le 17 octobre, les talibans espérant alors dissuader l’armée d’y engager quelque 30.000 soldats au sol.
• Samedi déjà, un kamikaze avait fait exploser sa voiture au milieu d’un check-point de la police à Peshawar, tuant 15 personnes. La veille, deux attentats suicide avaient tué 25 personnes, l’un dévastant le siège à Peshawar des puissants services de renseignements, l’ISI, l’autre visant un poste de police à Bannu, non loin du Waziristan.
• Mardi, 32 personnes avaient péri dans un attentat à la voiture piégée dans un marché de Charsadda, dans la banlieue de Peshawar et, le 8 novembre, une attaque similaire dans un marché au bétail de Peshawar avait fait 15 morts.