Paris aux putschistes au Niger: la menace d'”intervention militaire” à prendre très au sérieux!

La ministre française des Affaires étrangères a estimé samedi 5 août qu’il fallait « prendre très au sérieux » les menaces d’une intervention militaire au Niger de la Cédéao. Celle-ci s’est déclarée prête à le faire à l’issue de l’échéance de son ultimatum, lundi.
La menace d’une intervention militaire au Niger par la Cédéao, le bloc ouest-africain? Les putschistes nigériens « feraient bien de prendre la menace d’intervention militaire par une force régionale très au sérieux », a déclaré samedi 5 août sur franceinfo Catherine Colonna, selon La Nouvelle République.
Sur Franceinfo, la ministre des Affaires étrangères était interrogée sur l’ultimatum fixé aux militaires nigériens séditieux par la Cédéao. Le 30 juillet, en imposant de lourdes sanctions à Niamey quatre jours après le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum, la Cédéao avait donné sept jours aux putschistes, soit jusqu’à lundi 7 août, pour rétablir dans ses fonctions le président démocratiquement élu, sous peine d’utiliser « la force » .
C’est une menace « crédible », a souligné Catherine Colonna: « Plusieurs de ces pays disposent de forces robustes et ont fait savoir qu’ils étaient prêts à intervenir si c’était nécessaire. »
#Niger | La Ministre @MinColonna a reçu le Premier Ministre du Niger Ouhoumoudou Mahamadou pour l’assurer du soutien déterminé de la France aux autorités constitutionnelles légitimes du pays. La CEDEAO, l’UA, l’ONU et l’UE demandent à l’unanimité le retour immédiat à l’ordre… pic.twitter.com/sD6IdvkWZY
— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) August 5, 2023
Intervention de la France: « Nous n’en sommes pas là »
Les contours d’une « éventuelle intervention militaire » contre la junte nigérienne ont été « définis », a déclaré vendredi un responsable de la Cédéao. « Tous les éléments d’une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force », a précisé le commissaire chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah.
Jamais la Cédéao n’était allée aussi loin dans sa condamnation des précédents coups d’État dans la région, au Mali ou au Burkina Faso.
La ministre française légitime son rôle, qui est de « faire en sorte que les coups d’État ne soient plus une pratique acceptable, qu’il y soit mis fin le plus rapidement possible et que revienne l’ordre démocratique au Niger ».
Quant à savoir si la France y participera militairement, elle a affirmé: « Nous n’en sommes pas là ». Le rapatriement des militaires français n’est pas non plus à l’ordre du jour, a-t-elle indiqué.