Visé par un mandat d’arrêt, un avocat français a été arrêté au Sénégal

L’avocat français Juan Branco, recherché par le Sénégal en lien avec des troubles récents dans ce pays, a été arrêté, ont indiqué samedi plusieurs responsables policiers sénégalais.
Ces responsables, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat en l’absence de communication officielle sur un sujet transnational, n’ont pas fourni de précisions sur les circonstances de l’arrestation. Des médias sénégalais ont évoqué une arrestation entre Sénégal et Mauritanie, alors que Juan Branco cherchait selon eux à quitter discrètement le pays.
“Nous opposerons toutes les voies de droit pour faire échec à une éventuelle tentative d’extradition de Juan Branco vers le Sénégal”, ont dit à l’AFP ses avocats français Luc Brossolet, François Gibault et Robin Binsard, laissant supposer qu’il se trouvait en Mauritanie, selon BFMTV .
“Son combat judiciaire pour Ousmane Sonko ne justifie pas la persécution politique dont il fait l’objet à Dakar”, ont-ils dit.
Juan Branco s’est fait un nom au Sénégal en prenant part à la défense d’Ousmane Sonko, opposant engagé depuis 2021 dans un bras de fer avec le pouvoir et la justice. La confrontation a donné lieu depuis plus de deux ans à plusieurs épisodes de violences meurtrières.
Le Sénégal émet un mandat d’arrêt international contre un ‘avocat français’
La justice sénégalaise a annoncé vendredi le lancement d’un mandat d’arrêt international contre Juan Branco, avocat français de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, pour des “crimes et délits” en lien avec les troubles survenus début juin au Sénégal.
“Après avoir reçu la compilation des déclarations, écrits et posts” de l’avocat, “il a été relevé des éléments qui, manifestement, sont de nature à engager sa responsabilité pénale”, affirme un communiqué du parquet transmis vendredi à l’AFP, annonçant “l’ouverture d’une information judiciaire”. En outre, “un mandat d’arrêt a été requis à son encontre”, ajoute le texte, selon BFMTV.
Dakar dénonce une action “puérile et ridicule”
Juan Branco avait annoncé le 22 juin avoir déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour “crimes contre l’humanité”, après les pires troubles qu’ait connu début juin le Sénégal depuis des années.
Ces procédures pour “crimes contre l’humanité” visent également le ministre de l’Intérieur sénégalais Antoine Felix Abdoulaye Diome, le général Moussa Fall, commandant de la gendarmerie sénégalaise, ainsi qu’une centaine “d’autres individus”, et concernent la période allant “de mars 2021 à juin 2023”.
Cette action auprès des justices internationale et française avait été qualifiée de “puérile et ridicule” par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères sénégalaise Aïssata Tall Sall.