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Les fontaines publiques à Médéa, entre fascination et vocation sociale

الشروق أونلاين
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Les fontaines publiques à Médéa, entre fascination et vocation sociale

“Tala-Aïch”, “Sebaa-Klaleche”, “Aïn-Takbou”, “Aïn-Larais” ou “Aïn-El-Mordj”, sont quelques-unes des plus célèbres et anciennes fontaines publiques de la ville de Médéa qui continuent encore d’étancher la soif de ses habitants et d’exercer sur eux une certaine fascination.

Ces lieux, chargés d’histoire, sont une “fierté” locale dont on s’évertue à louer les vertus curatives des eaux qui en jaillissent, depuis des siècles.

Des endroits où l’on ne va pas chercher uniquement de l’eau, mais où l’on se rend également pour perpétuer une tradition ancestrale fortement ancrée dans les us et coutumes de la population.

Partie intégrante du patrimoine de la ville, ces lieux exercent, depuis des lustres, une “fascination” obscure sur la population locale donnant lieu à une sorte de “rituel” qui se transmet de génération en génération. Attirés comme par un aimant, les hommes ne peuvent s’empêcher de ne pas s’y rendre.

Cette image est renvoyée par les porteurs d’eau qui sont toujours aussi nombreux, qu’ils étaient il y a un siècle ou plus. Rien n’a changé, depuis, malgré l’avancée considérable en matière de distribution domestique d’eau potable.

Les gens continuent, de nos jours encore, à fréquenter ces lieux et à reproduire à leur endroit les mêmes gestes que ceux de leurs aïeux. Il ne s’agit nullement d’une “corvée” qu’on se doit d’accomplir, pour une raison ou une autre, mais d’un signe d’attachement à une culture populaire locale très enracinée.

Ces fontaines ont exercé une fascination sur l’imaginaire collectif, donnant lieu à d’innombrables contes populaires et de fables, prêtant à ces dernières des “pouvoirs” de guérisons miraculeuses, outre les vertus curatives de leurs eaux.

Une fascination qui a conforté la vocation sociale séculaire de ces lieux, en favorisant, d’une part, la fixation et le développement de la population et, d’autre part, le renforcement des liens sociaux et des actions d’entraide au sein de la population.

Pratiquement, toutes les demeures et “haouchs” (patios), situés à l’intérieur de la région de Médéa, possèdent un puits que les propriétaires considèrent, à juste titre, comme un “bien communautaire” qu’on se doit de partager, non seulement avec le voisinage, mais aussi avec les gens de passage ou toute personne dans le besoin.

Posséder sa propre fontaine est synonyme de prospérité et de bien-être pour bon nombre de familles qui jouissent de ce privilège. De nombreuses résidences et maisons traditionnelles, édifiées à l’époque ottomane ou pendant la colonisation, à l’intérieur de l’ancien noyau urbain de la ville de Médéa et dans sa périphérie, disposent d’une fontaine alimentée à partir de sources souterraines, dont regorge le sous-sol.

Ornée de faïences ou de mosaïques, la fontaine est considérée comme un élément essentiel dans la vie de ces familles. C’est autour d’elle que se réunissent convives et proches, à l’occasion des fêtes religieuses, traditionnelles et nuptiales, ou durant les longues veillées estivales. Ce legs a pu, non seulement, résister aux aléas de la sédentarité, mais a réussi aussi à s’adapter à l’évolution urbanistique.

Aussi, à mesure que la population grandissait et qu’augmentaient parallèlement ses besoins en eau, le partage de ce bien entre l’ensemble de la communauté commençait à s’imposer, donnant lieu à une multiplication de ces fontaines.

Beaucoup de propriétaires ont ainsi réalisé des branchements à partir de leur propre puits pour permettre aux citoyens d’avoir de l’eau, de jour comme de nuit, afin de perpétuer la vie et de maintenir un référent culturel.

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