La France évacue ses premiers ressortissants du Niger

Un avion a décollé de Niamey, la capitale du Niger, mardi 1er août à 20h20 avec à son bord des premiers ressortissants français évacués du pays, six jours après le coup d’Etat commis contre le président Mohamed Bazoum, mercredi 26 juillet.
Selon l’Agence France-Presse, les ressortissants français étaient les seuls voyageurs à l’aéroport. Ils sont arrivés dans des véhicules privés, avec des petits sacs, comme demandé par le consulat qui les a informés mardi à l’aube de l’organisation d’une évacuation basée sur le volontariat, selon Le Monde. « Compte tenu de la situation à Niamey, des violences qui ont eu lieu contre notre ambassade avant-hier et de la fermeture de l’espace aérien qui laisse nos compatriotes sans possibilité de quitter le pays par leurs propres moyens, la France prépare l’évacuation de ses ressortissants et des ressortissants européens qui souhaiteraient quitter le pays », indiquait plus tôt un communiqué du Quai d’Orsay.
Le gouvernement français n’était pas en mesure de dire si l’opération se déroulerait sur plusieurs jours, ne sachant pas encore combien de ressortissants souhaitaient quitter le pays. Quant aux militaires français postés au Niger, leur évacuation « n’est pas à l’ordre du jour », a fait savoir mardi l’état-major des armées.
Les Etats-Unis, dont un millier de soldats se trouvent dans le pays au titre de la lutte antidjihadiste, n’ont pas pris, pour l’instant, la décision d’évacuer leurs ressortissants, a fait savoir mardi la Maison Blanche. « Nous n’avons aucune indication de menaces directes visant des citoyens américains ou nos installations », a déclaré à la presse le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby.
Lundi, les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger et renversé le président élu Mohamed Bazoum ont accusé la France de vouloir « intervenir militairement », ce que Paris a démenti. « C’est faux », a déclaré la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, sur BFM-TV. « Il faut démonter les intox et ne pas tomber dans le panneau », a-t-elle également dit à propos des slogans antifrançais qui ont fleuri lors d’une manifestation devant l’ambassade de France à Niamey dimanche.
« Pas de risque » pour l’approvisionnement en uranium
Lundi soir, Ouagadougou et Bamako ont affirmé que toute intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum serait considérée « comme une déclaration de guerre » à leurs deux pays et « entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cedeao [Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest], ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger ».
Les voisins ouest-africains du Niger avaient menacé dimanche d’utiliser « la force » si le président Bazoum n’était pas rétabli dans ses fonctions d’ici sept jours, une décision soutenue par les partenaires occidentaux de Niamey, dont la France, ex-puissance coloniale dans la région du Sahel minée par les violences djihadistes.