Macron reconnaît « l’assassinat de Larbi Ben M’hidi » par des militaires français
Le président français a reconnu ce vendredi l’exécution “par des militaires français” de Larbi Ben M’hidi, l’un des six dirigeants du Front de libération nationale (FLN) pendant la Guerre de libération nationale.
Le président de la République “reconnaît ce jour [vendredi 1er novembre] que Larbi Ben M’hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l’insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses”, a indiqué un communiqué de l’Elysée.
Le héros de la Révolution et un des chefs du FLN a été assassiné en 1957 par le général Paul Aussaresses, qui l’a avoué au début des années 2000, démentant la version officielle qui avait maquillé son décès en tentative de suicide.
“La reconnaissance de cet assassinat atteste que le travail de vérité historique, que le président de la République a initié avec le président Abdelmadjid Tebboune se poursuivra”, souligne le communiqué, précisant que le but d’Emmanuel Macron est “d’aboutir à la constitution d’une mémoire apaisée et partagée”, a rapporté BFMTV.
“C’est aussi en pensant aux générations futures que le chef de l’État se fait devoir, encore et toujours, de chercher les voies de la réconciliation des mémoires entre les deux pays”, a souligné l’Elysée.
Né en 1923 près d’Aïn M’lila, dans les Aurès au nord-est du pays, Larbi Ben M’hidi était le responsable de la “Zone autonome d’Alger depuis 1956”, pendant “la bataille d’Alger”, a rappelé le communiqué.
“Comme le président de la République l’a déjà reconnu pour Maurice Audin et Ali Boumendjel, cette répression s’accompagna de la mise en place d’un système hors la société des Droits de l’Homme et du citoyen, rendu possible par le vote des pouvoirs spéciaux au Parlement”, a précisé l’Élysée.
Une mesure qui a donné à l’époque “carte blanche au gouvernement pour rétablir l’ordre en Algérie et permettant l’adoption d’un décret autorisant la délégation des pouvoirs de police à l’armée, décliné par arrêté préfectoral, d’abord à Alger, puis dans toute l’Algérie, en 1957”, ajoute-t-il.
Homme de conviction, le courage et l’esprit brillant de Ben M’Hidi ont forcé le respect même de ses adversaires. Dans le communiqué, la présidence française lui rend hommage, assurant que “les militaires français qui le connaissaient de réputation furent impressionnés par son charisme et son courage”. Lors de son arrestation le 23 février, Ben M’hidi a été exhibé devant la presse, les mains entravés par des menottes, mais souriant et serein, face aux parachutistes français.