Omar el Bachir persona non grata au sommet France-Soudan-Afrique

En tentant de dissocier entre le Soudan et son president, la France et l'Egypte jouent à un jeu malsain. 

• Les usages et le protocole viennent d’être bousculés par la France. Peu enclin à respecter les traditions diplomatiques, Nicolas Sarkozy s’est encore une fois illustré par l’invitation assez singulière adressée au Soudan à qui il est demandé de prendre part aux travaux du sommet France-Soudan-Afrique mais, sans son président ! Paris affiche son dédain à El Bachir à qui elle signifie qu’il n’est pas le bienvenu et qu’il ne doit pas venir en France et de désigner un  représentant au sommet France-Afrique qui se réunira fin mai à Nice.  
• Selon l’AFP, l’Elysée confirme bien que  “Le président a bien envoyé une lettre au président el-Béchir pour l’inviter à désigner la personnalité qui représentera le Soudan au sommet 
• Afrique-France”. Poursuivi pour crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, le chef de l’Etat soudanais se trouve être sous un mandat d’arrêt lancé à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI), risque d’être arrêté s’il venait à se rendre en Hexagone. Cet affront a été rendu possible à la suite du changement survenu sur le lieu de la tenue du sommet, décidé en  connivence par Nicolas Sarkozy et son homologue égyptien Hosni Moubarak dont le pays devait abriter cet événement. Ce changement de dernière minute était destiné, en fait, à empêcher le président soudanais de prendre part à ce sommet. La gêne affichée par l’Egypte quant à ne pas inviter Omar el Bachir et dont la position à ce propos était on ne peut plus claire aurait permis à la France de prendre sur elle l’organisation de la tenue de ce sommet tout en isolant le président soudanais.