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Six semaines après son retour au pouvoir

Soudan: Hamdok démissionne après de nouvelles manifestations meurtrières

Echoroukonline
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Soudan: Hamdok démissionne après de nouvelles manifestations meurtrières
D.R

Le chef du gouvernement soudanais Abdallah Hamdok a annoncé dimanche 2 janvier qu’il quittait ses fonctions, six semaines après être revenu au pouvoir dans le cadre d’un accord politique contesté conclu avec les militaires.

Pour la presse, cette démission accentue l’incertitude sur l’avenir politique du Soudan, menacé d’un retour a l’autoritarisme.

“Confronté a une impasse politique”, le Premier ministre, Abdallah Hamdok, s’est résigné dimanche a démissionner, rapporte Al-Jazeera.

Devenu Premier ministre dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir entre militaires et civils après le renversement d’Omar Al-Bachir en 2019, cet économiste et ex-fonctionnaire des Nations unies très respecté par la communauté internationale avait été destitué lors d’un putsch militaire en octobre. Rétabli au pouvoir il y a un mois aux termes d’un accord politique avec la junte, qui s’était engagée a la libération de tous les prisonniers politiques, il n’est “jamais parvenu a reprendre le contrôle d’un pays agité”, souligne le New York Times.

Dans une allocution télévisée, il a affirmé qu’une table ronde était désormais nécessaire pour parvenir a un nouvel accord pour la transition du pays vers la démocratie, a rapporté le Courrier international.

Hamdok “utilisé comme une façade par la junte”

Le pacte passé entre Abdallah Hamdok et les militaires n’a jamais convaincu les membres de la coalition civile, ces derniers “accusant Hamdok d’être utilisé comme une façade par la junte afin qu’elle puisse continuer a dominer la sphère politique”, explique le New York Times.

Ces dernières semaines, de nombreuses manifestations avaient agité le Soudan. Les opposants au régime militaire ont été brutalisés et les médias ont fait l’objet de violences visant a les empêcher de couvrir les événements, souligne CNN, qui rappelle que jeudi “les forces de sécurité soudanaises ont effectué une descente dans les bureaux [de la chaîne de télévision] Al-Arabiya”, afin d’y confisquer du matériel.

Dimanche, quelques heures avant l’annonce du départ d’Abdallah Hamdok, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants a Khartoum alors que ces derniers se dirigeaient vers le palais présidentiel. Deux personnes ont été tuées, ce qui porte a 56 le nombre de morts dans les manifestations depuis le putsch, selon une association de médecins proche du mouvement de contestation.

Le Soudan menacé d’un retour aux années autoritaires d’Al-Bachir

“La démission du Premier ministre Abdallah Hamdok est un coup dur pour les chefs militaires, qui pensaient qu’un accord avec Hamdok apaiserait les manifestants et légitimerait le maintien de la junte au pouvoir”, analyse le correspondant de la BBC en Afrique de l’Est, Emmanuel Igunza. “De toute évidence, ces calculs étaient erronés. Mais cela signifie aussi que l’armée est désormais fermement au pouvoir, annulant les avancées obtenues alors que le pays tentait de revenir a un gouvernement civil”, remarque le journaliste.

“La crise politique actuelle menace maintenant de ramener le Soudan aux années autoritaires du dirigeant déchu Omar Al-Bachir. Et il existe également le risque que le pays redevienne un Etat paria, certains pays comme les Etats-Unis ayant déjà indiqué qu’ils sanctionneraient ceux qui s’opposeront a un retour a un gouvernement civil”, conclut Emmanuel Igunza.

Soudan: Abdallah Hamdok de retour au pouvoir

Près d’un mois après le coup d’Etat militaire au Soudan, un accord a été conclu pour un retour du Premier ministre Abdallah Hamdok a son poste et la libération des responsables civils, ont indiqué dimanche des médiateurs.

Cette annonce a été faite après des semaines de médiation pour sortir ce pays de la grave crise marquée par la répression des manifestations contre l’armée qui a fait 40 morts et des centaines de blessés depuis le putsch du 25 octobre, selon un syndicat de médecins prodémocratie.

Elle est aussi intervenue avant une nouvelle journée de manifestations contre les militaires qui faisait craindre une intervention musclée des forces de sécurité, a rapporté ce dimanche Le Point.

Le 25 octobre, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, a rebattu les cartes d’une transition chancelante au Soudan, en faisant arrêter la quasi-totalité des civils au sein du pouvoir et en décrétant l’état d’urgence.

Il a notamment détenu puis placé en résidence surveillée a Khartoum Hamdok, qui dirigeait le gouvernement de transition installé au côté des militaires après la chute en 2019 du régime du général Omar el-Béchir en 2019, écarté par l’armée sous la pression de la rue.

“Un accord politique a été conclu entre le général Burhane, Abdallah Hamdok, les forces politiques et des organisations de la société civile pour un retour de Hamdok a son poste et la libération des détenus politiques”, a déclaré a l’AFP l’un des médiateurs soudanais, Fadlallah Burma, un dirigeant du grand parti Oumma.

Un groupe de médiateurs soudanais, incluant des journalistes, des universitaires et des politiciens ont diffusé un communiqué détaillant les principaux points de l’accord.

Il inclut le rétablissement de Hamdok dans ses fonctions, la libération des détenus et le retour au consensus politique, légal et constitutionnel qui gérait la période de transition.

“L’accord sera officiellement annoncé plus tard dans la journée, après la signature des termes de l’accord et de la déclaration politique l’accompagnant”, selon le communiqué.

On ignorait dans l’immédiat la date du début d’application de cet accord.

Lourd bilan

Depuis le coup d’Etat, des protestations contre l’armée et appelant au retour du pouvoir civil ont eu lieu principalement a Khartoum. Et la communauté internationale a dénoncé la répression des manifestations et appelé a un retour du pouvoir civil.

Samedi, des centaines de manifestants ont défilé a Khartoum-Nord, une banlieue de la capitale, érigé des barricades dans les rues et mis le feu a des pneus. “Non au pouvoir militaire”, ont-ils scandé.

Face au lourd bilan parmi les manifestants, la police assure elle n’avoir jamais ouvert le feu contre les protestataires. Elle ne recense qu’un seul mort et 30 blessés parmi eux du fait, selon elle, du gaz lacrymogène.

Après l’aggravation des violences, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est dit jeudi “profondément préoccupé” par la répression et a exhorté l’armée a autoriser les manifestations pacifiques, répétant la nécessité de “rétablir la transition dirigée par les civils”.

Mais le général Burhane paraissait un temps inflexible. Il avait annoncé après le putsch qu’il dirigerait de nouveau le Conseil de souveraineté, la plus haute institution de la transition, et y avait reconduit tous ses membres militaires ou pro-armée et nommé des civils apolitiques.

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