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Démission de Chadli Bendjedid : les révélations d'Ali Haroune

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Démission de Chadli Bendjedid : les révélations d'Ali Haroune

Ali Haroune , un des quatre responsables qui ont planifié l’arrêt du processus électoral, au mois de janvier 1992, a révélé des informations inédites sur la mise à l'écart de l’ancien président algérien, Chadli Bendjedid. Il a en outre parlé pour la première fois des personnes qui ont participé à son éviction de son poste de président de la République et du retour d’exil du défunt Mohamed Boudiaf en Algérie pour présider le groupe des Cinq qui a dirigé le pays de 1992 à 1994…

 

L’ex-ministre algérien des droits de l’Homme dans le gouvernement de Sid-Ahmed Ghozali a indiqué que l’ancien ministre de l’Intérieur, Larbi Belkheir, a été  très affecté et déçu par les résultats catastrophiques des élections législatives du mois de décembre 1991. A cette époque personne ne s’attendait à de tels résultats (188 sièges pour le Font islamique du salut (FIS), 25 sièges pour le Front des forces socialistes (FFS), 15 pour le Front de libération nationale (FLN) sur un total de 420 sièges).  Dans son nouveau livre, Ali Haroune écrit que « le FIS a réalisé une large victoire lors des premières élections législatives dans l’ère du multipartisme en Algérie ».

Le premier Conseil du gouvernement après l’annonce des résultats des élections législatives était ordinaire. Lors de ce conseil, les ministres étaient unanimes à dire qu’au deuxième tour des élections signifierait, l’État tomberait entre les mains du radicalisme islamique qui mènerait le pays droit à l’abime, sans écarter la possibilité de jeter le pays dans une guerre civile. C’est ainsi qu’un consensus  s’est dégagé sur la nécessité d’arrêter le processus électoral. A la fin du conseil, il a été décidé de former une commission mixte composée de civils et de militaires pour évaluer la situation que traversait le pays après l’annonce des résultats des élections législatives et pour trouver une issue à cette situation dans les plus brefs délais.

L’ancien  chef du gouvernement, Sid-Ahmed Ghozali et le ministre de la Défense de l’époque, Khaled Nezzar ont convenu que la commission mixte soit composée de quatre membres :  deux ministres (le ministre de la Communication, Aboubaker Belkaïd et le ministre des droits de l’Homme, Ali Haroune) et deux militaires, en l’occurrence le chef des forces navales, Abdelmadjid Terighet et Mohamed Touati de la Gendarmerie nationale.  La commission étudierait la possibilité d’ajourner ou d’annuler le deuxième tour des élections législatives prévues pour le 16 janvier 1992.

Ali Haroune tentait à l’époque de trouver des justificatifs pour arrêter le processus électoral. Selon lui, les résultats des élections législatives remportées par le FIS était une sanction populaire pour la gestion catastrophiques du FLN aux affaires publiques. Dans sa quête d’une issue, la commission mixte s’est basée sur l’article 84 de la Constitution du 23 février 1989. Cet article cite deux issues. La première est liée à l’incapacité du président de la République d’exercer ses fonctions pour trois motifs : des causes médicales, sa démission ou sa mort. Dans ce cas de figure le président serait remplacé par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN) pour une période de 45 jours durant laquelle des élections présidentielles seraient organisées.

La deuxième issue s’agit du cas du décès du président qui coïnciderait aux vacances du Parlement. Dans ce cas de figure, le président décédé serait remplacé par le président du Conseil constitutionnel durant 45 jours durant lesquels des élections présidentielles seraient organisées.  La commission mixte s’est concentrée sur l’alternative d’une démission volontaire du président de la République, et c’est ce qu’a proposé la commission mixte à  Chadli Bendjedid, comme une issue pour éviter d’aller vers le deuxième tour des élections législatives.

La partie militaire a contacté Chadli Bendjedid sans mettre au courant la partie civile. Le premier contact entre Khaled Nezzar et Chadli a eu lieu le 28 décembre 1991. Le deuxième contact a eu lieu quelques jours plus tard. Le troisième contact s’est déroulé le 6 janvier 1992. Lors de la quatrième rencontre, la démission a été imposée à Chadli Bendjedid pour éviter toute « aventure » en Algérie. Lors de la quatrième rencontre, l’ancien président a demandé de contacter le chef de la Garde républicaine, Dib Makhlouf, pour organiser l’annonce de la démission et son retrait de la vie politique. Cette annonce a été faite le 9 janvier 1992.

 

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